CommunicationNonviolente.info

31 décembre 2021

Actualités

 La pensée du mois  

 

Nous sommes encombrés d'une croyance profondément enracinée :
il existe des Méchants, et nous, qui sommes les Bons, 
nous devons libérer la Terre des Méchants.

Marshall Rosenberg

 

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COUV 

Voici le lien vers l'ebook gratuit qui retrace en 80 pages
l'histoire des 20 premières années de la CNV en Belgique :

 CHANGER LE MONDE, UN DIALOGUE A LA FOIS 

Cette 3e édition a été spécialement revue, illustrée et 
adaptée pour être lue facilement au format PDF sur
ordinateurs, tablettes, smartphones et liseuses.

 

LA PROCEDURE EST UN JEU D’ENFANT
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Bonne lecture. 

 

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La vidéo sur la nonviolence organisée par l'ACNV-France :
https://www.youtube.com/watch?v=u46RH-EmUEY 

 

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Introduction à la Communication Nonviolente 
Témoignage de Delphine Posschelle
 

         La CNV est un mode de communication, d’expression et d’écoute qui permet de trouver un contact vrai avec soi-même comme avec autrui afin de construire des relations dans lesquelles les besoins de tous sont rencontrés. La qualité du lien qui en résulte provoque le respect mutuel et la coopération.

         C’est en lisant le livre : « Clés pour un monde meilleur » de Marshall B. Rosenberg aux éditions Jouvence, que j’ai pris conscience que toutes émotions, attitudes, réactions de mon entourage et donc aussi de mes élèves résultaient, d’après l’auteur, d’un besoin non entendu. D’après lui, la pratique de la CNV permet au groupe d’individus qui la pratique, de vivre en harmonie et dans de vrais rapports avec une qualité de lien qui provoque le respect mutuel et la coopération. L’auteur parle même d’un changement social possible… 

         Cette découverte a fait écho en moi et m’a laissée rêveuse… J’ai tout de suite fait un lien avec mon métier et j’ai pensé que les rapports d’autorité qu’un professeur peut souvent avoir en classe pourraient prendre un autre aspect avec la CNV. J’ai donc suivi 2 journées de Formation début octobre, à l’Université de Paix, animées par Jean-François Lecocq. Aujourd’hui, je peux affirmer que ce que j’ai appris lors de cette formation, me permet d’être encore plus dans la compréhension de l’enfant. 

         A chaque fois que celui-ci montre par son comportement, ses gestes, ses actes, ses colères, ses refus et ses crises d’enfant que quelque chose ne lui convient pas, de simples phrases apparaissent tournant autour de : Pourquoi est-ce important pour toi que… ? Que veux-tu me dire en refusant de travailler ? Quel est le vrai problème de ta colère ? Que puis-je faire pour que tu te sentes mieux? … me permettant aujourd’hui de régler le problème plus en profondeur et beaucoup plus vite qu’avant. 

         En effet, avant cette formation, je pensais que ces attitudes d’enfant résultaient du caprice ou de l’impulsivité ou encore, de l’immaturité liée à leur âge. Ecouter leurs besoins, me permet maintenant de les ramener beaucoup plus rapidement à ce que j’attends d’eux et dans une dynamique positive de leur part. 

         En pratiquant cette communication, j’observe après un mois de pratique que mes élèves partagent beaucoup plus leurs sentiments, leurs besoins, leurs craintes avec moi. J’ai l’impression que ma position en classe a changé, je suis beaucoup plus dans la dynamique de la compréhension. J’ai l’impression d’être devenue, la gardienne de la sécurité psychologique, la grande sœur rassurante, la personne ressource pour passer une journée agréable d’apprentissages et de découvertes. Je ne suis plus le « gendarme » qui se fatigue à faire avancer un groupe d’enfants pas toujours preneur de ce qui est proposé. J’observe également que mes élèves sont beaucoup plus sereins et qu’une dynamique de respect mutuel est née... 

         Depuis cette formation, lorsque je trouve qu’il y a trop de bruit dans mon local, je ne leur dis plus : « Taisez-vous s’il-vous-plaît ! » MAIS : « J’ai besoin de calme car le bruit me fatigue pour l’instant» ou « L’activité que vous faites demande une réflexion qui d’après moi n’est pas possible dans le bruit». C’est incroyable comme cette manière de présenter les choses provoque une attention particulière chez l’enfant et je remarque que la classe se calme presque immédiatement. Je sens vraiment qu’ils le font car ils savent pourquoi la demande est faite.

         Ce qui est important également, c’est que l’enfant doit savoir que c’est pareil dans l’autre sens. Leur besoins sont également entendus et, dans la mesure du possible, satisfaits. J’ai souvent l’impression, que le système scolaire oublie que ces petits bouts sont finalement des petits êtres qui ont encore comme premier besoin de vouloir juste être bien… La CNV me permet de gérer ma classe dans cette optique, si importante pour moi.

         J’aime ce qui s’est passé dans ma classe en un mois et j’aime beaucoup cette nouvelle dynamique qui m’a été proposée par la formation… Je vais donc continuer dans cette voie en espérant appliquer encore mieux le schéma de la CNV dans l’avenir.

         Je terminerai en remerciant le Pouvoir Organisateur de l’école des étoiles de m’avoir permis de suivre cette formation. Ainsi que Jean-François Lecocq qui transmet sans réserve ses propres expériences et les découvertes qui lui ont été transmises par Marschall Rosenberg.

 


 

PEU IMPORTE
Tout commence dans notre relation avec nous-même

 
    Vous est-il déjà arrivé de vous sentir stupéfait, frustré, choqué, écœuré, blessé, révolté, indigné… ou que sais-je encore, par le comportement d’une personne, que ce soit à votre égard ou à celui d’une autre personne ? Si vous connaissez l’approche nonviolente des rapports humains, vous êtes conscient, d’une part que, même si la personne est responsable de son comportement, elle n’est jamais réductible à son comportement. Et d’autre part, que si l’autre a à assumer la responsabilité de son comportement, de notre côté, nous avons nous à assumer la responsabilité de notre façon de réagir à ce comportement.

    Autrement dit, nous avons tous le choix… mais à condition d’être conscient de ce qui se passe en nous, sinon nous sommes simplement déterminés, tant à agir qu’à réagir, de façon subconsciente par nos automatismes de comportements. Ce sont eux qui sont aux commandes et nous sommes alors souvent entraînés, sans que nous puissions nous en rendre compte, dans une spirale de violence où nous ne sommes que les rouages, les jouets, autant que les victimes d’une gué-guerre sans fin dans laquelle nous pensons  que « nous n’avons pas le choix » et que « ce sont les autres » !

    Marshall Rosenberg présente la Communication Nonviolente comme un chemin de conscience. Grâce à elle, en effet, nous sommes amené à faire la distinction entre le comportement de l’autre – qui est à l’extérieur de nous et sur lequel nous n’avons pas prise - et la cause intérieure de notre réaction qui est notre besoin qui, s’il n’est pas pris en compte dans le comportement « choisi » par l’autre, est surtout inconscient chez nous. Rappelons qu’un besoin, au sens de la Communication Nonviolente, est toujours universel, positif et au service de la vie. Cela n’a rien à voir avec un quelconque désir superficiel ou envie passagère. Donc, si au moins de notre côté nous retrouvons la conscience du ou des besoins mis en cause, nous pouvons alors récupérer une marge de manœuvre pour sortir de la gué-guerre et mieux servir la vie. Nous sortons de l’impuissance et de la fatalité en retrouvant la possibilité de choisir… notre réaction.

    Il y a cependant ici une limite, c’est celle de savoir de quelle façon nous avons construit notre identité. Wallon, italien, footeux, juif, salafiste, palestinien, diplômé de, fils de, femme de, ex de, ainé, touriste, immigré, travailleur, sdf, rentier, chômeur, syndicaliste, patron, mauvais garçon, gentille fille, blanc, noir, polonais, chinois, expert en, fan de, certifié, toujours bien habillé, rigolo, écolo, joueur de pétanque, mangeur de choucroute, etc. Il y en a des masses et en plus elles se croisent en chacun de nous avec toutes les connotations positives et négatives que nous pouvons imaginer ! Nos besoins servent la vie, mais dans nos sociétés actuelles, nos identités forgeant nos ego, nous ressentons souvent nos soi-disant « besoins » comme étant bien les nôtres, alors qu’ils ne sont en fait qu’au service de la vie… de notre ego !

    Pas toujours facile alors de sortir de la confusion dans ce domaine essentiel de la recherche de nos réels besoins sans un travail plus profond sur soi. Comme c’est justement le moment où mon épouse sort son deuxième livre sur son travail de catharsiste qui est tout à fait complémentaire à celui que nous faisons en Communication Nonviolente puisqu’il l’approfondit, je me fais un plaisir de vous le présenter. La catharsis, appelée aussi la thérapie nonviolente des profondeurs permet de se libérer non seulement des engrammes refoulés mais aussi occultés de nos conditionnements. Ce livre présente le vécu de trois personnes dans ce travail intérieur de conscience. Ce cheminement dans la recherche de notre vérité profonde, aidant à progresser dans la pratique de la Communication Nonviolente, je vous en recommande vivement la lecture (Nicole Lecocq-François : J’ai cherché ma vérité et j’ai trouvé la liberté). Sauf exceptions, vous ne le trouverez pas en librairie, mais sur le site  amazon.fr Il est aussi disponible lors des formations que je donne en Communication Nonviolente. Plus d’info :

www.therapiecatharsis.info

    Une fois que nous sommes libérés des automatismes du passé, peu importe les comportements des autres, car nous savons dans nos tripes par expérience vécue qu’en vérité tout commence dans notre relation avec nous-même. Plus question de nous cacher derrière « c’est les autres », nous avançons librement en toute clarté, conscient et responsable de nos choix. 

Jean-François Lecocq

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 Disponible à : LA LIBRAIRIE de Tilff, avenue Laboulle 51, TILFF
LONG COURRIER, avenue Laboulle 55, TILFF
Librairie de l'Abbaye de BRIALMONT, TILFF
PAX, place Cockerill 4, LIEGE
AGORA, rue Emile CUVELIER 53-55, NAMUR
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Suite aux dramatiques événements du vendredi 13 novembre 2015 à Paris,
j'ai recherché le texte que Marshall Rosenberg avait écrit
à la suite de ceux du 11 septembre 2001 New-York.
Je trouve ce texte tellement prémonitoire que je me fais un devoir
de le remettre en lecture aujourd'hui, en espérant que nos gouvernements
ne commettrons pas la même erreur que celle de Georges Bush à l'époque. 
Jean-François

 

 A chaque instant, nous avons le choix
de détruire ou de servir la vie.
Marshall Rosenberg

Des représailles n'engendreront ni paix, ni sécurité durable
Déclaration du médiateur international Marshall Rosenberg, Ph.D.
La Crescenta, Californie, 27 septembre 2001

 

Après les attaques sur les tours du World Trade Center à New-York et sur le Pentagone, des millions de gens sur terre ressentent à la fois une douleur et un chagrin profonds. Ils sont outrés, effrayés, impuissants et extrêmement vulnérables. Beaucoup éprouvent un intense besoin de se sentir à nouveau en sécurité. Ils aspirent à un monde dans lequel vivre en paix. D'autres ont un immense désir de prendre leur revanche. Ils rêvent de vengeance et de châtiment.

Les Etats-Unis ont estimé qu'il fallait agir, et d'autres pays ont fait le choix de se rallier à eux. Certaines personnes veulent que le but de ces actions soit la paix et la sécurité. D'autres tiennent à ce que ces actions se focalisent sur des représailles et des punitions. Ceci représente un réel problème : si nos dirigeants fondent leurs actions sur la revanche et la punition, je pense qu'ils ne pourront atteindre leur objectif d'un monde dans lequel sécurité et paix régneront durablement. 

Pourquoi est-ce que j'affirme cela ? 

Ces 35 dernières années, mes collègues et moi-même avons travaillé à travers le monde pour aider à résoudre des conflits entre gangs, groupes ethniques, tribus et régions en guerre. Nous avons constaté maintes fois que, d'une part, les actions motivées par le désir de punir engendrent des mesures de représailles de la part de ceux que l'on punit et, d'autre part, que des actes motivés par un désir de paix engendrent des actes de paix. Dans les deux cas, ces actes sont à l'origine de cycles pouvant durer des années, des générations, des siècles. 

Moi-même et d'autres membres de mon organisation, avons travaillé avec des personnes combattantes au Rwanda, au Burundi, en Sierra Leone, au Nigéria, en Afrique du Sud, en Serbie, en Croatie, en Israël et en Palestine. Notre expérience nous a enseigné que l'on peut aboutir à une paix et à une sécurité véritables, même si tout laisse croire le contraire, à la condition que les gens soient capables de percevoir "l'humanité" de ceux qui les attaquent. Et ceci exige de nous quelque chose de bien plus difficile à réaliser que de tendre l'autre joue; il s'agit de donner de l'empathie pour les peurs, les blessures, les rages et les besoins humains inassouvis qui sous-tendent les attaques en question. 

Notre travail a pour but d'aider les gens à apprendre à être empathiques avec les besoins et les préoccupations d'autrui et à commencer à percevoir que "l'autre camp" est tout simplement un groupe d'êtres humains qui tentent de se protéger et de satisfaire leurs besoins. Nous avons vu la haine et le désir de punir se transformer en espoir - quand les gens recevaient de l'empathie de la part de ceux-là mêmes qui avaient assassiné leurs familles. Nous avons vu les auteurs d'actes violents manifester des regrets sincères à propos de ce qu'ils avaient fait - après avoir reçu de l'empathie de ceux qui avaient été violentés par leurs actions. Nous avons vu, de part et d'autre, des êtres humains lâcher leur désir de se punir et, ensuite, œuvrer ensemble pour faire en sorte que les besoins de tous soient comblés. Nous avons vu d'anciens ennemis créer ensemble des programmes ayant pour but de réparer les dégâts qu'ils s'étaient infligés et d'assurer la sécurité des générations à venir. 

Le gouvernement des Etats-Unis a déclaré qu'il avait l'intention de préserver le monde d'actes de violence, tels que ceux de New-York et de Washington, et aussi de protéger le monde de ceux qui les commettent. D'autres gouvernements se sont joints à lui. 

Si les pays de cette coalition ont pour objectif la punition et les représailles, chaque action qu'ils entreprendront sera conditionnée par la réponse à la question suivante : "Cette action nous rapproche-t-elle de la punition de ceux qui portent la responsabilité de la douleur que nous endurons ?"

Si, en revanche, leur objectif est la paix et la sécurité dans le monde, chaque action entreprise sera déterminée par la réponse à une question bien différente : "Cette action nous rapproche-t-elle de l'avènement d'une paix et d'une sécurité durables dans le monde ?" J'ai l'espoir fervent que nos dirigeants ne chercheront pas à punir, mais se concentreront plutôt sur l'établissement de la paix et la sécurité. Pour établir la sécurité à court terme, il sera nécessaire pour nous de nous protéger d'autres menaces. Ceci peut nécessiter des actions faisant appel à ce que je nomme "l'usage protecteur de la force". 

Il se peut que nous devions capturer et emprisonner ceux qui ont perpétré ces crimes, afin qu'ils ne puissent plus nous attaquer. Et peut-être devrons-nous même tuer certains d'entre eux, si nous n'arrivons pas à contrecarrer leurs actes d'une autre manière. Mais, à long terme, il est également essentiel de commencer à établir dans le monde une paix et une sécurité durables. Nos dirigeants doivent établir des relations qui donneront naissance à une collaboration authentique et permanente entre les pays. Ils se doivent de commencer maintenant à changer les conditions qui donnent naissance à des comportements violents. Les pays les plus riches doivent œuvrer ensemble pour la création d'un monde où tous auront accès aux ressources les plus fondamentales au bénéfice de la vie et recevront protection pour leurs droits - un monde où chacun sera libre et en sécurité, tout en ayant la possibilité de se créer une vie satisfaisante. 

S'il existe une réponse au vaste problème qui se pose à nous, elle consiste à chercher des solutions qui répondent aux besoins de toutes les personnes concernées. Ceci n'est pas un idéalisme utopique. J'ai vu de telles solutions être créées - maintes et maintes fois - de par le monde. 

A PROPOS DE MARSHALL ROSENBERG
Le Dr. Marshall Rosenberg, est un psychologue clinicien états-uniens et auteur du livre "Les mots sont des fenêtres ou des murs" paru aux Editions Jouvence.
Voir aussi  www.cnvc.org  et  www.nvc-europe.org

 


 

  

Marshall Rosenberg et la Nonviolence

CNV1993_5 (1)

Quelques fois, au cours de ses formations, 
Marshall Rosenberg a été amené à clarifier la notion de nonviolence, 
bien au-delà de la question de la communication. 
Nous savons déjà combien divers événements significatifs,
vécus dans son enfance, 
ont déterminé ses recherches sur les causes de la violence 
et sur un modèle de communication au service de la vie. 
Moins connu est son engagement d’adulte dans la nonviolence.

 

    Au sortir de sa formation en psychologie clinique en 1961, les États-Unis intervenaient déjà depuis 6 ans de façon croissante au Vietnam. Marshall n’allait pas pouvoir éviter de se confronter à la réalité de la guerre.

    D’une part, il se livre alors, comme il le dit, à « tout un tas d’études sur les criminels nazis[1] » et leur façon de penser et prend conscience à quel point il est lui-même « envahi », dit-il, par cette façon de penser. Il se dit alors : « Si je ne fais rien d’autres pour aider le monde, au moins ça, je veux l’enlever de ma propre conscience. Je veux être tout à fait conscient de la raison pour laquelle je fais ce que je fais ».  

    D’autre part, il participe à différents mouvements nonviolents comme celui de la lutte pour l’égalité hommes-femmes ou pour les droits civiques des noirs aux États-Unis. Le 2 mars 1965, dans un de ses discours, Martin Luther King prend position contre la guerre du Vietnam. Le 9 du même mois, le président Lyndon B. Johnson autorise l’usage du napalm. 

    Marshall raconte : « Je payais des impôts à l’époque. J’avais horreur de ça, je voyais que mon argent servait entre autres à envoyer du napalm au Vietnam. Mais comme un bon petit nazi, je me disais : « JE DOIS le faire ». Alors je me suis arrêté, je me suis dit : « Attend un peu là, attend un instant, pourquoi est-ce que je fais ça ? ». Ça n’a pas été tellement facile de changer cela en termes de : « JE CHOISIS de le faire ». Cela ne me plaisait pas trop de me dire que je choisissais d’envoyer du napalm sur les vietnamiens. Donc, j’avais beaucoup de résistance à répondre à cette question.  

    Et puis, tout à coup, j’ai eu la clarté : je faisais ça parce que je voulais éviter d’être envoyé en prison. Ça aide de devenir conscient, parce que du coup, j’ai arrêté de payer mes impôts ! ». Nous voyons ici, que sa conception de la nonviolence se traduit d’abord par un NON radical à collaborer à la VIOLENCE. 

    Poursuivant ensuite sa réflexion au-delà de ce premier refus, il se focalise sur la recherche d’une ALTERNATIVE NONVIOLENTE plus constructive à la situation. Il se pose alors la question : « Comment est-ce que je pourrais agir de manière qui soit plus en accord avec mes valeurs ET éviter en même temps d’aller en prison ? ». Car, comme il le reconnaît très honnêtement, aussi longtemps qu’il se disait qu’il DEVAIT payer ses impôts, il ne recherchait même pas une alternative. Sa conclusion ? La voici : « J’ai découvert une autre façon d’éviter d’aller en prison, en dehors du fait que je pouvais éviter d’y aller en payant mes impôts, mais je n’aurais pas découvert cette autre façon de m’y prendre si je n’avais pas changé ma façon de penser ».  

    Il fonde alors - nous sommes en 1966[2] - le Centre pour la Communication Nonviolente en tant qu’organisation à but non lucratif destinée à promouvoir cet art du dialogue. Il y exerce les fonctions de directeur des services éducatifs. Ses formations constituent d’importantes rentrées pour le Centre qui va organiser ses activités et lui payer ses frais. Il gagne ainsi trop peu pour être imposable et cette organisation va être pour lui un soutien remarquable pour le développement des formations en Communication Nonviolente dans le monde. Nous mesurons aujourd’hui l’ampleur des conséquences positives des choix d’objection de conscience et de nonviolence qu’il a faits durant cette guerre.  

    Nous aussi, soyons conscient de notre responsabilité dans les choix que nous faisons car, comme nous le disait Marshall : « A chaque instant, nous avons le choix de détruire ou de servir la vie ». 

Jean-François Lecocq
www.CommunicationNonviolente.info
Là où la conscience progresse, la violence régresse

Copyleft
 


[1] Les citations de Marshall Rosenberg proviennent des enregistrements de la première Rencontre Intensive Internationale Francophone de CNV organisée par l’Université de Paix au Centre de La Marlagne à Wépion-Namur du 5 au 15 août 1996.

[2] Cfr. : - Pierre-Bernard Velge, Flic ou voyou ?, éd. Labor 1999, p.129.
- Francoise Keller, Pratiquer la Communication NonViolente, InterEditions 2011, p.215. 
- Page sur Marshall Rosenberg dans le site d’A-Certif : 
   https://www.cnv-certification.com/uncategorized/marshall-b-rosenberg/

 

 


 

CNV1994-4 - Version 6

Bon Voyage Marshall
 
Marshall Rosenberg a quitté son corps samedi 7 février 2015 
entouré de ses enfants et de sa femme Valentina.
Profondément ému par cette nouvelle, 
je reste sans mot pour exprimer tout ce qui se passe en moi…
tant de souvenirs, de découvertes, de prises de conscience…
Marshall, tu incarnes pour moi un homme qui est toujours resté fidèle
à sa mission de Paix par la Communication Nonviolente, 
mission que son âme a choisi pour lui durant cette incarnation 
et  qu’il a rayonné sans relâche partout dans le monde.
Tu as réussi à dépasser toutes les violences liées à l’histoire 
de tes origines juives pour incarner une vision et une action nonviolente 
dans tous les rapports humains qu’ils soient personnels ou collectifs…
et devenir ainsi un citoyen du monde.
Je suis tout chamboulé : c’est un jour de deuil et en même temps 
c’est une joie pour moi de t’avoir connu, car si tu as quitté ton corps,
je sais que jamais tu ne quitteras le coeur de celles et ceux
qui ont entendu ton message.
Jean-François

 

 

JE SUIS CHARLIE
NOUS SOMMES CHARLIE

Oui… mais pas seulement !

 

Je suis Charlie… Charb et Jeannette, Cabu, Wolinski et Maryse, Tignous, Oncle Bernard, Honoré, Elsa, Riss, Laurent, Fabrice, Philippe, Sigolène, Corinne, Philippe, Simon, Mustapha, Frédéric, Ahmed, Morgan, Malek, Nadia, Lofti, Frank et Ingrid et May, Saïd, Chérif, Amedy, Michel, Valentin, Lilian, Mourad, Jean-Michel, Hayat, Habib, Lassana, Yohan, Yohav, Sarah, Noah, François-Michel, Philippe, Ilan, Joël, Joséphine, et tant d’autres aussi… qui ont joué un rôle dans cet événement tragiquement symptomatique de la violence actuelle du système. 

Cependant, pour dépasser le regard émotionnel spectaculaire porté sur l’événement « parisien » exploité par les médias, il nous faut élargir notre regard afin, d’une part, d’y inclure la multitude des victimes - souvent anonymes - des violences partout dans le monde et, d’autre part, tous les acteurs - conscients ou non - des causes profondes de la violence 

N’oublions personne… si nous voulons vraiment mieux vivre ensemble.

 

JE SUIS TOUT LE MONDE
NOUS SOMMES TOUS TOUT LE MONDE
Il y a moyen de mieux vivre ensemble.
Non, peut-être ? (*)

(*) Expression bruxelloise qui signifie : « Oui, certainement ! »

BISOU GIRAFE

 Jean-François Lecocq
Là où la conscience progresse, la violence régresse 

 



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et n°
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"Merci pour ces deux jours de CNV, Marie-Jacques et Jean-François, ils m’ont fait le plus grand bien en me recentrant sur moi-même.  C’est troublant comme chacun des week-ends que j’ai fait à Liège avec vous, semblait chaque fois tomber à pic dans mon cheminement personnel en me permettant d’intégrer/digérer les choses que j’avais à assimiler/à faire à ce moment-là."  

               

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